Publié le 11 Avr, 2024
Le 10 avril, la pédiatre Hilary Cass, ancienne présidente du Royal College of Paediatrics and Child Health, a publié un rapport de 400 pages sur les services de prise en charge des enfants qui se déclarent transgenres, appelant à une plus grande prudence en raison du manque de « données fiables » sur les traitements hormonaux (cf. Bloqueurs de puberté : des données « insuffisantes »). Un rapport intermédiaire avait déjà été publié en 2022 (cf. Pression sur les médecins, manque de contrôle … : Un rapport du NHS met en cause le Tavistock Centre).
Protéger les mineurs
Le NHS England avait commandé une enquête en 2020 face à l’inquiétude suscitée par le service d’identité de genre pour les enfants du Tavistock & Portman NHS Foundation Trust (cf. Transition de genre chez les mineurs : le volte-face du NHS ; Royaume-Uni : fermeture du service d’identité de genre du Tavistock). Alors qu’en 2009, une cinquantaine d’enfants y étaient accueillis, ils étaient plus de 5 000 en 2021-2022 (cf. Royaume-Uni : entre 2000 et 2018, sept fois plus de jeunes de 16-17 ans se sont déclarés transgenres). Selon Hilary Cass, les enfants étaient « coachés » sur ce qu’ils devaient dire pour obtenir des bloqueurs de puberté, recevant notamment l’ordre de ne pas divulguer leurs antécédents d’abus. Or, une étude citée dans le rapport, explique que 67 % des enfants fréquentant les services d’identité de genre ont été victimes de négligences ou d’abus (cf. Royaume-Uni : une jeune femme poursuit la clinique où elle a subi une « transition de genre »).
Des recommandations
Le rapport présente 32 recommandations visant à façonner les nouveaux services du NHS England pour les mineurs qui s’interrogent sur leur genre (cf. « Les jeunes », faux héros et vraies proies de notre époque).
Parmi les conseils donnés, le document recommande une approche globale comprenant « un dépistage de l’état du développement neurologique, y compris les troubles du spectre autistique, et une évaluation de la santé mentale » (cf. Bloqueurs de puberté : un effet souvent négatif sur la santé mentale des adolescents). Il exhorte les services sociaux à faire preuve d’une « extrême prudence » en exigeant notamment « une justification clinique claire pour fournir des hormones » avant l’âge de la majorité.
Concernant les jeunes de 17 à 25 ans, le rapport préconise que chaque centre régional dispose d’un service de suivi « afin d’assurer la continuité des soins et un soutien à un stade potentiellement vulnérable de leur parcours ». Pour les plus jeunes, une approche « encore plus prudente » est nécessaire. Le mois dernier, le NHS d’Angleterre a annoncé qu’il ne prescrirait plus de bloqueurs de puberté aux mineurs souhaitant changer de genre (cf. Angleterre : le NHS met fin aux bloqueurs de puberté ; Traitement de genre pour les mineurs : les recommandations en demi-teinte du NHS).
Le rapport a entre autres révélé que six des sept services du NHS ont bloqué l’enquête lancée en 2020 par le NHS sur l’administration des bloqueurs de puberté aux enfants, empêchant ainsi d’examiner les effets à long terme. Le ministre de la santé a déclaré que le NHS devrait révéler le sort de 9 000 jeunes traités par la clinique de Tavistock (cf. « La transition de genre est devenue incontrôlable » : l’alerte d’une psychiatre « pionnière » dans ce domaine).
Sources : AFP (10/04/2024) ; Telegraph, Daniel Martin et Michael Searles (10/04/2024) ; The Guardian, Denis Campbell, Amelia Gentleman et Robyn Vinter (10/04/2024) ; Daily mail, John Ely (10/04/2024)